Renard Renard

Un soir, soudain,

J’croise le renard,

Il me tire le bras :

« s’teuplé monsieur,

Veux-tu ! Veux-tu !

M’apprivoiser ?»

Je lui réponds :

« Voyons renard,

Tu es RENARD !

Tu le sais bien !

Tu m’as eu avant,

Mais plus man’nant !»

Renard promet :

« Mais non m’sieur !

Donnez-moi une chance,

Laissez-moi prouver,

Ma bonne foi !

J’vous garantis,

Ma pérenne amitié !

J’serais toujours là, m’sieur,

De votre côté !

Et je m’excuse m’sieur,

Si jamais, hier,

J’vous ai trompé ! »

Marché conclu,

Bravoure oblige.

On se serre les mains,

Ne m’en voulez point !

J’ai eu sa parole !

Parole de renard..

Une nuit passée,

Renard change d’avis,

Il vole mon pain,

Bousille mon p’tit nid,

Et s’enfuit en hurlant.

« Encore une fois,

Tu m’as eu Renard,

Ta parole d’hier ?

Tu l’envoi valser ! »

On voyait de loin,

Sa queue relâchée,

Les regards méfiants,

Qu’il me jetait,

Et ses airs incertains.

Il courait et courait,

Ne sachant plus rien,

Ni pourquoi,

Ni de quoi, il se sauvait.

Le souffle coupé,

Il s’arrête enfin,

Dans une nouvelle foule,

Il veut impressionner,

Il commence à rechanter,

La mélodie triste,

Des « Renards fidèles,

Aux cœurs tout blancs ».

Il partage mon pain,

Avec d’autres renards,

Leur racontant des fables,

D’un Renard-Héro,

Mais misérable,

D’un renard fier,

D’être…Renard.